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julien rochedy - Page 10

  • Pourquoi les blancs se sentent-ils coupables ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une intervention de Julien Rochedy consacrée à la culture de la culpabilité au sein la société occidentale. Publiciste et essayiste, Julien Rochedy est une figure prometteuse de la mouvance conservatrice et identitaire. Il vient de publier un essai intitulé Nietzsche l'actuel.

                                        

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (48)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    Le numéro 184 (juin-juillet) d’Éléments est en kiosque depuis un dizaine de jours. Ci-dessous sa couverture et son très riche sommaire :

     
    François Bousquet dans la peau de Virginie Despentes : « Je suis une bourgeoise blanche de gauche privilégiée ». L’auteur de Baise-moi s’était exprimée dans une lettre rendue publique sur les ondes de France Inter où elle disait son attachement à la lutte contre les discriminations et sa compassion pour ses victimes issues de l'immigration. Cette apostrophe était intitulée à mes amis blancs qui ne voient pas où est le problème :
     
    Deux brèves interviewes d’Alain de Benoist. Dans la première il s’interroge sur l’avenir du catholicisme et se demande si la déchristianisation des la France ne risque pas de faire apparaitre le catholicisme comme une religion de classe. Dans la seconde il montre que ceux qui s’affirment « gaullistes » aujourd’hui ont trahi depuis longtemps l’héritage du général : 
     
     
     
    Christopher Gérard dans une brève critique salue la parution toute récente du petit livre de Jean-François Gautier, A propos des Dieux (éditions Nouvelle Librairie), une apologie intelligente et cultivée des spiritualités polythéistes :
     
     
    Excellent numéro  d'I-Média de Jean-Yves Le Gallou et Nicolas Faure, l'émission hebdomadaire de Télé-Libertés. Sont abordés essentiellement  les sujets ayant trait aux manifestations et émeutes raciales aux États Unis et en France. L’émission s’emploie à rétablir des vérités occultées par les « journalistes » de propagande :
     
     
    L’OJIM dans un article incisif analyse la comédie victimaire  à laquelle se livre la presse de grand chemin à propos de la mort d’un Afro-américain à Minneapolis et de l’affaire Traoré, remise sur le tapis à cette occasion. il montre que l’opération s’est révélée un succès pour les militants d’extrême gauche, décoloniaux et indigénistes dont la mouvance a gagné en ampleur en usant à l’égard des forces de l’ordre de la technique du renversement accusatoire. Hier ils criaient pas d’amalgame ! Aujourd’hui ils y recourent sans complexe. Assa Traorè, soeur d’Adama et animatrice du comité « La vérité pour Adama », le reconnait elle-même « ça nous dépasse et c’est ce qu’on veut » :
     
     
    « N’importons pas, en France, la question raciale américaine !» proclame, martial, l’ancien député Les Républicains Christian Vanneste ( sur Boulevard Voltaire du 5 juin). Sa cécité l’aveugle comme dirait l’autre car c’est fait depuis longtemps. Ce pompier pyromane occulte également un autre élément massif : les majorités de droite auxquelles il a appartenu ont sanctifié durant des décennies, contre le voeu des populations autochtones, l’importation de millions d’immigrés extra-européens dans l’hexagone créant ainsi la masse de manœuvre nécessaire pour que ce problème, contre lequel il voudrait nous prémunir, éclate à la face de ses promoteurs.
     
     
    L’implacable démonstration du journaliste Nicolas Faure sur le site Polémia : non, les Noirs américains tués par la police ne sont pas victime du « racisme systémique » qui régnerait aux Etats Unis contrairement à ce qu’affirme une propagande insistante :
     
     
    Reprenant les 10 arguments les plus souvent employés par les immigrationnistes pour justifier leur cause, le site « Je Réinforme » propose de dénoncer cet argumentaire, preuves à l’appui :
     
     
    Louis de Raguenel dénonce la maffia Traoré qui depuis la mort accidentelle d’Adama Traoré ne cesse d’accuser les gendarmes. Le rédacteur en chef de Valeurs Actuelles met à mal cette version des faits et dénonce une véritable entreprise d'intoxication qui, avec le soutient d’une partie des médias mainstream pousse des milliers de gens à manifester. Dénonçant la thèse boiteuse du clan Traoré il y voit se manifester l’ambition de l’extrême-gauche indigéniste et décoloniale :
     
    Ci-joint le palmarès judiciaire (édifiant !) de la très nombreuse famille d’Adama Traoré. Un clan qui ne semblerait vivre que de trafics, de deals et d’extorsions :
     
    Grégory Roose dénonce les occultations de l’information concernant George Floyd. Une presse pourtant adepte de fact-checking, qui travaille uniquement dans le sens de l’émotionnel, et fournissant ainsi la matière de la haine contre l’homme blanc qui serait assuré de ses « privilèges ». Un certain anti-racisme ou prétendu tel a ouvert la voie à un racisme aussi décomplexé qu’il est autorisé. Et ceux qui refusent de céder à cette nouvelle grille de lecture objectivement « raciste » sont les premiers que l’on stigmatisera :
     
     
    Dans un article du Point traduit de l’Américain par Peggy Sastre en 2018 William Ray montre que le concept de « privilège blanc » qui fait maintenant son introduction en France souffre de biais fondamentaux. Peggy McIntosh son inventrice, issue de la grande bourgeoisie de la cote est et donc gosse de riches, confond manifestement dans son article fondateur de 1989 les réels privilèges financiers dont elle a pu jouir avec ceux, imaginaires, de sa « race ». En les étendant à l’ensemble d’une population qui se trouve ainsi essentialisée par les passe-droits dont elle bénéficierait. Ayant infusé à peu près partout le concept de « privilège blanc » a largement contribué à détourner les consciences, surtout chez les « racisés-dominés »  de la fracture économique qui va, elle, s’accélérant sans provoquer les troubles sociaux que l’on voit s’étaler aux États Unis. Il est significatif qu’en France même le ralliement de la gauche à ce concept biaisé qui vise à occulter des inégalités criantes sur le plan économique au profit d’inégalités raciales largement fantasmées. Cela va de pair avec son abandon des classes populaires autochtones et cela ratifie la trahison de la vocation qui l’avait fait naître :
     
     
    Julien Rochedy parle éloquemment du pseudo « privilège blanc ».
     
     
    Mathieu Bock-Côté parle du dispositif politico-médiatique profondément inhibiteur qui s’est mis en place au nom de l’antiracisme mais dont la véritable vocation consiste à instruire le procès de la nation tandis que ses défenseurs étaient au pire nazifiés, au mieux refoulés dans les marges et conduits au silence :
     
     
    Zoom de TVL avec Bruno Gollnisch. Celui-ci y fait la liste, toujours plus longue, des lois liberticides qui étranglent les capacités d’expression des Français depuis la loi Pleven jusqu’à la loi Avia. À ce propos il ne mâches pas ses mots sur les fake news d’État, prenant en exemple les États Unis :
     
    Marcel Gauchet dresse un bilan plutôt catastrophique de l’état de la France. Délabrement de l’État et désarticulation du système de décision politique, rendue visible pendant la crise du Covid-19. Il met principalement en cause l’universalisme des élites qui se vivent comme « citoyennes du monde »  :
     
     
    « Bâtir quand tout s’effondre ». L'engagement qui est au coeur de l’université d’été d’Academia Christiana, qui chaque année réunit pas moins 300 jeunes gens et jeunes filles. 
    Interview de Victor Aubert l’un des animateurs. On suivra par ailleurs l’une des conférences de l’édition de 2019 donnée par Arnaud de Robert  sur le thème  « effondrement du système, mythe incapacitant ou réalité dynamique » auquel il répond par ce qu’il appelle un stoïcisme joyeux :
     
    Conférence de Paul-François Paoli : « Quand la gauche agonise» (Cercle Aristote). Enregistrée le 1 février 2016. Un état des lieux qui pour la gauche s’est notablement aggravé depuis :
     
    Un texte de Xavier Eman : « Que l'on dénonce les violences policières me paraît non seulement légitime mais indispensable. Mais ce qui me fascine chez les "antifas" c'est qu'il faut que la victime soit "non-blanche" pour que ces violences aient vraiment un sens, de l'importance et de l'intérêt... Porter aussi loin le dédain des siens et la haine de soi dépasse le cadre politique pour se perdre dans les méandres psychanalytiques... Si l'extrême-droite a pu malheureusement être parfois le "bras armé" du capital, les "antifas" sont en train de devenir la milice auxiliaire de toutes les "minorités ethniques", poussant à une "guerre raciale" contre leur propre sang, une folie dont il subiront d'ailleurs - comme tous les exaltés coupeurs de têtes - les conséquences à leur tour… ».
    Xavier Eman armé d’un humour pince-sans-rire nous compte les aventures rocambolesque de Moussa, militant de la cause noire et pied-nickelé notoire :
     
    L’OJIM trace le portrait d’Abel Mestre journaliste au Monde où il fut spécialisé dans « l’extrême droite », un concept qu’il n’a jamais défini et dont il a tendance à élargir le spectre comme tout bon trotskiste qui se respecte. Un spécialiste de constitution de fiches. Inculte et prétentieux. Bref, un militant de « la République métissée » doublé d’un parfait inquisiteur :
     
     
    Michel Onfray règle ses comptes avec le journal Le Monde. Un véritable festival ! :
     
     
    Une vidéo de Greg Toussaint. Un noir qui ne mâche pas ses mots sur la bien-pensance :
     
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  • Nietzsche l'actuel...

    Julien Rochedy vient de publier un essai intitulé Nietzsche l'actuel - Introduction à la philosophie nietzschéenne, complété par un texte sur Nietzsche et l'Europe. Publiciste et essayiste, Julien Rochedy est une figure prometteuse de la mouvance conservatrice et identitaire. L'ouvrage est disponible sur son site personnel.

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    " J’ai voulu écrire ce livre pour partager aux autres ce que Nietzsche m’a offert.

    Incontestablement, il a changé ma vie. J’étais un petit jeune de province très en colère contre la société et frustré en moi-même, plein de ressentiment et d’aigreur, et je ne sais franchement pas ce que je serais devenu si je ne l’avais jamais rencontré.

    Grâce à lui, j’ai acquis une nouvelle façon de regarder le monde et les hommes ; j’ai appris  à distinguer entre ce qui appartenait au noble ou au médiocre ; j’ai rejeté toutes les conneries moralistes avec lesquelles on essayait de me culpabiliser depuis que j’étais jeune ; et j’ai compris que le secret du surhomme résidait dans la capacité à aimer toujours plus la vie à la condition de se transformer constamment, comme disait Nietzsche, « en lumière et en flamme ».

    Ce cadeau, je l’ai synthétisé pour en faire un livre qui soit à la fois accessible au néophyte tout en stimulant le confirmé, de sorte à ce que les débutants puissent acquérir une connaissance essentielle de la philosophie nietzschéenne, et que les connaisseurs puissent comparer leurs interprétations aux miennes. Car mon idée, en plus de présenter les grands concepts de Nietzsche, était de les confronter au réel, et de toujours montrer en quoi ils sont importants pour comprendre le monde d’aujourd’hui.

    En pour cause : Nietzsche écrivait que nous devions le lire 100 ans après sa mort. Nous y sommes, et c’est précisément pourquoi je crois que sa philosophie est primordiale pour analyser les grands phénomènes postmodernes et nihilistes qui nous environnent.

    Alors voilà : Nietzsche est actuel, il nous aide et nous transforme dans nos vies personnelles tout en nous indiquant les voies à suivre pour combattre radicalement la dégénérescence et la médiocrité du dernier homme.

    En résumé, Nietzsche écrivait qu’il était de la dynamite : rien n’est plus vrai.

    Eh bien l’ambition de mon livre, c’est d’être une allumette. "

     

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  • Le "privilège blanc" : généalogie d'un concept fallacieux...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une intervention de Julien Rochedy consacrée à la notion de "privilège blanc", qui fait florès au sein de la gauche politiquement correcte . Publiciste et essayiste, Julien Rochedy est une figure prometteuse de la mouvance conservatrice et identitaire.

     

                                          

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  • Julien Rochedy : “Je fais partie d’une génération qui n’a pas peur de voir ce qu’elle voit !”

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien récent donné par Julien Rochedy à Valeurs actuelles et cueilli sur son site, dans lequel il évoque ses travaux de réflexion autour de la question masculine, de Nietzsche, du conservatisme, du progrès et de l'évolution. Publiciste et essayiste, Julien Rochedy est une figure montante de la mouvance conservatrice révolutionnaire.

     

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    “Je fais partie d’une génération qui n’a pas peur de voir ce qu’elle voit !”

    Samedi [décembre 2019], vous vous êtes illustrés par un tweet aux accents provocateurs qui a été abondamment commenté, notamment par la secrétaire d’État Marlène Schiappa. Il s’agit d’une photo prise dans votre supermarché de province montrant une pile de poupons métis et accompagnée du message suivant : « Maintenant nous n’avons même plus le choix […] le seul poupon mis en avant est métis […] » avant de conclure : « L’avenir nous est montré ; mieux, il nous est prescrit : disparaissez, sales blancs. » Vos opposants ont fustigé une obsession identitaire de votre part qui confinerait au racisme. Que leur répondez-vous ?

    Je fais partie d’une génération qui n’a pas peur de voir ce qu’elle voit, comme l’exhortait Charles Péguy, et encore moins de « décrire la réalité de manière spontanée » comme le formule Roger Scruton. Dès lors, je ne me cache pas derrière mon petit doigt ou derrière de grands concepts pour parler de choses crues qui, sous leurs dehors apparemment simplistes, sont en vérité fondamentales. J’entre dans un supermarché de province dans laquelle la population est encore à grande majorité blanche et je vois un poupon noir en tête de gondole. Est-ce quelque chose d’absolument anodin, ne méritant pas que l’on s’y arrête, ou est-ce plutôt quelque chose de très significatif dans le contexte d’une Europe qui a peur de s’affirmer et celui d’une immigration de masse venue d’un continent qui va démultiplier sa démographie dans les années à venir ? Selon moi, ce mignon petit poupon noir que Marlène Schiappa veut offrir à sa nièce, est très révélateur de l’état d’esprit qui préside à l’abandon de nous-mêmes. Nous ne sommes pas seulement une culture, des valeurs, un « mode de vie » ou autres abstractions utilisées pour nous définir dans les frontières du politiquement correct : nous sommes aussi des peuples d’ethnies européennes sans lesquels il n’y aura plus ni de France ni de civilisation européenne. Qu’importe que dire cela soit très mal vu : je préfère la vérité à un bon diner en ville.

    Ancien cadre du Front national, vous avez quitté la “politique politicienne” pour vous concentrer sur d’autres activités, entrepreneuriales et intellectuelles pour l’essentiel. Vos différentes réalisations, de l’école Major (site de développement personnel à destination des hommes) en passant par la tenue de conférences jusqu’à la rédaction d’ouvrages, convergent vers une même préoccupation : la crise de la civilisation européenne et occidentale. En cela, ne poursuivez-vous pas un travail éminemment “politique” ?

    J’ai compris assez vite que les politiques n’avaient pas de pouvoir et qu’ils n’étaient que des exécutants et des comédiens. Le vrai pouvoir se situe dans l’influence que l’on peut avoir sur les autres. Pouvoir influencer des décisions, des opinions, des modes et des mouvements, là réside la véritable puissance. Or, il y a deux manières d’influencer : soit par l’argent, soit par les idées. N’étant hélas pas riche, je me concentre sur les idées. Si, demain, je pouvais influencer une partie de la société civile ainsi que des acteurs importants, alors, oui, on pourrait considérer mon travail comme éminemment politique, car j’aurais atteint le vrai pouvoir. Pour l’heure, par exemple, je travaille sur une longue conférence-vidéo sur la pensée conservatrice. Elle sera sûrement vue par plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont beaucoup de jeunes qui sont en politique et des acteurs du monde économique et culturel. Je le sais car ces gens m’écrivent. A ma petite échelle, c’est déjà de l’influence.

    La masculinité occupe une place de choix parmi vos réflexions. Tandis que le post-féminisme réduit l’identité masculine à une simple construction sociale, vous l’envisagez au contraire sous un prisme anthropologique. Pouvez-vous préciser votre pensée sur ce point ?

    Réfléchir à la masculinité autrement que sur le ton du seul reproche et de la condamnation vous transforme en « masculiniste », qui n’est qu’un autre mot pour dire, en langage progressiste, « homme de Cro-Magnon frustré et misogyne ». Pourtant, il faut admettre que la fin des sociétés traditionnelles, la tertiarisation de l’économie et les conditions de vie postmodernes ont apporté de toutes nouvelles façons de se penser homme et de se penser femme, ce qui a une profonde incidence sur nos vies, en amour, au travail, en famille, etc. Apparemment, dans ce nouveau monde, la masculinité classique semble devenue inutile, anachronique voire même souvent détestable. Et si ce point de vue n’était en fait que très superficiel ? Peut-être avons-nous toujours besoin d’hommes qui se pensent dans des contours classiques. Et peut-être même qu’en vérité, ces hommes n’ont jamais été aussi nécessaires. En général, je crois à la grande sagesse et à la profonde intelligence de l’existence de pôles masculins et féminins, et je redoute l’indifférenciation nihiliste à laquelle se livrent les postféministes qui, par ressentiment, cherchent désormais moins à s’occuper des femmes et à promouvoir le féminin qu’à haïr les hommes et vouloir liquéfier les genres. Je veux croire qu’il est toujours beau, bon et heureux qu’il y ait des hommes et qu’il y ait des femmes, pour le bonheur des deux d’ailleurs.

    Selon vous, nos sociétés sont en proie à une forme de nihilisme civilisationnel. Quels chemins préconisez-vous pour sortir de la nasse ?

    A la suite de Nietzsche, la question du nihilisme occidentale me hante. Pourquoi la civilisation européenne, qui est le lieu par excellence de la haute culture, de l’évolution et de la beauté, se renie-t-elle à ce point, craint de faire état de volonté de puissance et fait manifestement tout pour se suicider ? C’est un nihilisme profond qui est à l’œuvre ; un nihilisme entendu comme une maladie de l’esprit que les civilisations fatiguées, et trop coupées du naturel, attrapent. Il faut d’abord, comme en médecine, constater le mal. Faire réaliser au patient qu’il est en train de mourir. Ce n’est déjà pas gagné, car les progressistes ont souvent coutume d’appeler la mort « changement » pour tromper le monde. Puis, il faut essayer de comprendre les causes historiques, anthropologiques, philosophiques, et même biologiques, de la maladie nihiliste qui se propage si facilement dans l’existence postmoderne. Enfin, en termes de réponse et pour résumer brièvement, je crois qu’il faut se débarrasser de la moraline qui est son symptôme purulent, revenir au droit naturel, assainir nos modes de vie, et trouver de nouveaux défis civilisationnels exigeants. Tout cela est possible.

    Dans une publication récente sur votre site, vous expliquiez vouloir développer une nouvelle idéologie, “l’évolutisme”, consistant à lutter contre le progressisme ambiant sans céder aux sirènes de la nostalgie et à un chimérique retour du passé. Qu’entendez-vous par là ?

    Depuis des années, je cherche une réponse possible au progressisme qui soit autre chose que du pur conservatisme, car celui-ci a déjà beaucoup perdu et perdra encore. La vision du monde qu’oppose le conservatisme au progressisme n’est qu’un décadentisme et sa proposition idéologique n’est qu’un simple statu quo. En face, il y a des promesses, il y a un mouvement, il y a une narration empreinte de positif, même si elle est mensongère. Pour s’y opposer, il faut comprendre la signification profonde de la civilisation européenne et renouer avec ce qui la fonde : l’évolution. Or, l’évolution n’est pas le progrès, en tous cas pas celui entendu par la gauche ou par les libéraux. Pire encore : il semble bien que plus on « progresse », moins on évolue. La vérité est qu’en bien des domaines, nous régressons. La raison est simple, et elle tient dans la différence essentielle entre évolution et progressisme : pour évoluer, il faut partir de son état antérieur ; on évolue en fonction de ce que l’on est – grâce à ce que l’on est ; le passé n’est donc pas méprisé : il est fondamental pour évoluer. Au contraire, le progressisme est axiologiquement fondé sur la tabula rasa ; pour progresser comme ils l’entendent, il faut se débarrasser du passé, s’en « émanciper » – fondamentalement, on « progresse » donc contre ce que l’on est. Et cela change tout. A la place du conservatisme, c’est une doctrine de l’évolution qu’il faut opposer au progressisme, et c’est celle sur laquelle je travaille. Cependant, je ne suis malheureusement pas encore assez connu pour la formuler aujourd’hui, car j’aurais besoin de crédit. Mais ça viendra je l’espère.

    Vous travaillez présentement à la rédaction d’un prochain livre. Sur quoi portera-t-il ?

    Je publie à la rentrée trois de mes manuscrits de jeunesse : mon premier livre, un essai impétueux sur la décadence postmoderne nommé Le Marteau ; mon roman, Mourir à petit peu, roman d’une jeunesse sans vie ; et Nietzsche contre le nihilisme suivi de Nietzsche et l’Europe, deux essais que je réunis en un livre. Mon prochain livre traitera normalement de la condition masculine à l’heure actuelle. Je cherche à répondre à la question que nous sommes beaucoup à nous poser : est-il encore possible (et souhaitable !) de rester un homme aujourd’hui ? Et si oui, comment ? Si je parvenais à trouver une bonne maison d’édition, je suis sûr que ce pourrait être un best seller ! Car ce sujet, même s’il est un peu méprisé par l’intelligentsia comme un sujet mineur, n’en demeure pas moins essentiel pour la vie réelle de millions de gens.

    Julien Rochedy (Club Valeurs actuelles, 19 décembre 2019)

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  • La leçon du coronavirus...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une intervention de Julien Rochedy consacrée à la crise du coronavirus. Publiciste et essayiste, Julien Rochedy est une figure prometteuse de la mouvance conservatrice révolutionnaire.

     

                                         

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